Pays Baltes

Estonie, Lettonie et Lituanie

Rencontre franco-lettone

par | 12/02/2005

Je suis en effet très heureux de prolonger, d’amplifier, de renforcer sur le plan culturel, sur le plan scientifique, sur le plan universitaire, sur le plan économique, les relations anciennes et amicales qui existent entre la Lettonie et la France…

VISITE EN REPUBLIQUE DE LETTONIE

CONFERENCE DE PRESSE CONJOINTE DU MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES, M. MICHEL BARNIER, ET DU MINISTRE LETTON DES AFFAIRES ETRANGERES, M. ARTIS PABRIKS

Merci Artis, bonjour à chacune et à chacun d’entre vous et merci pour votre attention. Je suis en effet très heureux de prolonger, d’amplifier les relations anciennes et amicales qui existent entre la Lettonie et la France, au-delà des vicissitudes, et désireux avec mon collègue et ami Artis Pabriks, avec lequel j’ai des relations très cordiales et très constructives depuis que nous sommes ensemble au Conseil européen des ministres des Affaires étrangères, de renforcer sur le plan culturel, sur le plan scientifique, sur le plan universitaire, sur le plan économique, les relations entre nos deux pays.

C’est ma troisième visite depuis quelques années dans votre pays, je suis déjà venu comme ministre des Affaires européennes en 1995 puis comme commissaire européen en 2001. Pendant les cinq dernières années, j’ai été en charge d’une politique qui devient très importante pour votre pays puisqu’elle va accompagner cette politique régionale des fonds structurels de développement de votre pays et de ses différentes parties.

Je dois dire aussi que j’ai un souvenir personnel qui m’a beaucoup ému à propos de la Lettonie, c’est le fait d’avoir, il y a une quinzaine d’années, en 1992, organisé personnellement les Jeux olympiques, ceux d’Albertville, c’est comme cela que j’ai appris à connaître la piste de bobsleigh de Sigulda, au nord de Riga. Et je n’oublie pas que les trois Etats baltes sont revenus dans la communauté internationale sous leurs propres drapeaux, pour la première fois, à l’occasion de la cérémonie des Jeux olympiques le 8 février 1992 et qu’il y a eu à ce moment-là une formidable ovation à l’égard de votre délégation sportive.

Depuis cette époque, le chemin parcouru a été important et vous êtes aujourd’hui dans l’Union européenne. Pour nous, Français, c’est une équipe européenne qui doit jouer dans le monde et nous avons le souci d’apporter de l’attention à tous les Etats membres, qu’ils soient grands ou moins grands, qu’ils soient anciens ou nouveaux. Et c’est le sens de ma visite aujourd’hui à Riga.

Ce matin, j’ai eu, avant de rencontrer le ministre, l’occasion de travailler sur les problèmes de la gestion des frontières de la Lettonie, avec le général Dabolins, qui m’a fait un exposé très intéressant et j’ai eu l’occasion de rappeler le souhait de l’Union européenne que le Traité frontalier entre la Lettonie et la Russie soit signé le plus vite possible, puisqu’il est prêt.

J’ai eu également l’occasion de discuter longuement avec des responsables de l’entreprise française Axon Cables ; c’est une entreprise de connectique qui a créé depuis quelques années près de trois cents emplois dans l’une des régions qui a de grandes difficultés, la Latgale, à la frontière externe de l’Union, dans la ville de Daugavpils. C’est un bon exemple d’investissement, nouveau, qui permet aussi de sauvegarder et de créer des emplois en France et qui doit être soutenu par le développement de votre pays, votre action nationale, et également la solidarité européenne.

J’ai eu également l’occasion d’avoir un dialogue avec les jeunes du Lycée français de Riga, comme j’en aurai un tout à l’heure à l’Ecole supérieure de droit, j’attache beaucoup d’importance à ce contact avec des jeunes et à la dimension culturelle et universitaire de nos échanges.

Enfin, comme je le ferai tout à l’heure avec la présidente Vike-Freiberga, et je l’ai fait avec Artis, nous avons naturellement parlé des problèmes du monde et de la nécessité de construire une politique étrangère européenne, une politique de défense européenne pour que notre continent puisse se faire entendre et respecter, et qu’il joue son rôle, notamment dans les grands conflits qui nous entourent et qui nous concernent, je pense au premier chef au conflit israélo-palestinien.

Et enfin, une politique étrangère commune, c’est aussi une politique de voisinage européenne et je pense en particulier à la relation que nous devons avoir normalement, comme deux grands partenaires, entre la Russie et l’Union européenne.

Q – Une question aux deux ministres. Est-ce que vous avez évoqué la rhétorique récente entre la Lettonie et la Russie et quelle est notamment la position française sur ce point ?

R – Rhétorique, qu’est-ce que cela veut dire ?

Q – Concernant l’interprétation de l’histoire.

R – De manière générale, je pense qu’on ne peut pas faire de la bonne politique et construire l’avenir sans se souvenir du passé et de ses leçons. Si votre question porte sur les cérémonies du 9 mai à Moscou, je veux dire deux ou trois choses simplement sur ce point.

Le président de la République française a décidé de participer à ces cérémonies. La présidente de la Lettonie, Mme Vike-Freiberga, a pris une décision forte, grave, en décidant de participer à ces cérémonies et nous respectons cette décision naturellement.

A cette occasion, il s’agit de se souvenir de la fin du nazisme et de la part essentielle qu’ont prise la Russie, les Russes, à la fin de cette tragédie de la barbarie nazie et c’est précisément la raison pour laquelle le président de la République, le chancelier Schröder, les dirigeants américains et beaucoup d’autres pays participeront à ces cérémonies.

Et par ailleurs, je veux ajouter une chose : personne ne peut et ne doit oublier l’histoire douloureuse, tragique, qui existe entre les Etats baltes et l’Union soviétique.

J’ai parlé de l’histoire. Moi je pense que le travail de mémoire doit être fait sur l’ensemble du continent européen par tous et partout.

J’ajoute un dernier mot, c’est que l’idée même de la réconciliation est à l’origine même du projet européen, et c’est une idée importante pour nous.

Q – Une question au ministre français. Maintenant, il y a des débats politiques sur la condamnation du communisme totalitaire comme cela a été fait concernant le fascisme. Quelle est la position française sur ce point ?

R – Je suis étonné par votre question parce que nous avons toujours combattu et condamné tous les totalitarismes.

Q – Selon vous, comment le référendum espagnol sur la Constitution européenne pourrait influencer les résultats du référendum en France ?

R – Le référendum en France porte sur un texte européen. Je le dirai tout à l’heure à l’Université, c’est une sorte de nouveau Traité de Rome.

J’étais l’un des rédacteurs de ce texte dans la Convention et je peux vraiment dire que c’est un texte utile, qui apporte beaucoup de progrès par rapport au Traité actuel et nous en avons vraiment besoin pour faire fonctionner l’Union avec 25 ou 27 pays, et avancer aussi vers cette Europe politique que je souhaite.

Et donc, le gouvernement français a décidé de consulter les Français sur ce texte et c’est la question qui est posée : voulons-nous de cette Constitution ? Est-elle utile ? C’est la seule question qui est posée et il faut apporter une réponse à cette question, qui est une question sur le fonctionnement de l’Europe et pas sur autre chose.

Je reviens à votre question : tout ce qui peut rappeler ou souligner qu’il s’agit bien d’un débat européen et pas d’un débat franco-français ou de politique intérieure, tout ce qui peut donner, souligner la dimension européenne de ce débat, comme par exemple la consultation en Espagne, d’autres consultations dans d’autres pays, tout cela est utile parce que cela rappelle, tout cela souligne qu’il s’agit d’un débat européen.

C’est vrai pour nous et c’est vrai pour les autres.

C’est comme cela qu’il faut comprendre le fait qu’il y ait à Barcelone une grande réunion à laquelle participent le président Jacques Chirac, le chancelier Schröder, le Premier ministre ; ils parleront ensemble dans le cadre de la campagne du référendum espagnol parce que c’est un débat en Espagne sur la Constitution européenne comme il y aura un débat en France sur la Constitution européenne et pas sur autre chose.

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