Selon des chiffres portant sur 99,7% des bureaux de vote, les conservateurs ont recueilli dimanche 19,6% des suffrages exprimés, distançant les sociaux-démocrates (LSDP) qui exercaient le pouvoir sans interruption depuis 2001.
La Lituanie s’attendait à de difficiles négociations pour former un nouveau gouvernement après des élections législatives qui ont placé en tête l’opposition conservatrice sans toutefois lui donner un avantage décisif.
Le LSDP du Premier ministre sortant Gediminas Kirkilas a obtenu seulement 11,75% des voix et n’arrive qu’en quatrième position.
L’étonnant Parti populaire de la résurrection, fondé en mai par Arunas Valinskas, un producteur télé-réalité et présentateur de la version locale de « Qui veut gagner des millions? », est arrivé derrière les conservateurs avec 15,1% des voix.
Cette formation, qui présentait de nombreuses célébrités locales, entend faire renaître chez les Lituaniens la confiance dans l’Etat et les institutions politiques.
Les sociaux-démocrates ont également été devancés par le parti populiste Ordre et Justice de l’ancien président Rolandas Paksas, destitué en 2004 pour une affaire de corruption (12,7%).
Une autre formation populiste, plus teintée à gauche, le Parti travailliste, a obtenu 9% des voix, alors qu’il était arrivé en tête des dernières législatives de 2004.
Le parti, dirigé par un multimillionnaire d’origine russe très lié au géant gazier Gazprom, Viktor Uspaskich, a souffert des déboires judiciaires de son chef ses dernières années, pour détournements de fonds et fraude fiscale.
Deux partis libéraux rivaux dépassent de peu la barre des 5% requise pour entrer au Parlement, qui ne compte qu’une seule chambre.
Parmi les 141 députés, 70 sont élus à la proportionnelle et l’autre moitié est élue directement dans un scrutin majoritaire à deux tours. Le second tour, aura lieu dans deux semaines, dans la quasi-totalité des circonscriptions.
Selon Kestutis Girnius, un professeur à l’Institut des relations internationales de Vilnius, le nouveau parti des célébrités d’Arunas Valinskas va jouer un rôle-clé dans la constitution d’une coalition. Il estime possible une alliance avec les conservateurs d’Andrius Kubilius, un ancien Premier ministre de 51 ans, avec l’appoint des petites formations libérales.
De son côté, le Premier ministre sortant Gediminas Kirkilas a immédiatement fait des appels du pied en direction des populistes. « Les responsables politiques ne peuvent pas dire: +Avec ceux-là, je ne peux pas former de coalition+, alors que les gens les ont élus », a-t-il expliqué dimanche soir.
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