Situées dans la mer Baltique au large de la côte estonienne, les petites îles de Kihnu et Manija abritent une communauté de 600 personnes. Du fait de leur long isolement, elles ont préservé au fil des siècles leurs modes de vie traditionnels, comme certaines coutumes liées aux saisons, la musique traditionnelle, des jeux, diverses formes d’artisanat, des danses et les cérémonies de mariage. En ces occasions, les gens portent des costumes colorés, agrémentés de divers ornements et broderies. La matière de base de la tenue Kihnu, ses fameuses jupes, ses moufles, ses gants, ses bas et chaussettes, est la laine.
Depuis les premiers temps de leur implantation dans les îles, les hommes de la communauté Kihnu sont toujours partis en mer pêcher et chasser le phoque, tandis que les femmes restées sur îles pratiquent l’agriculture et s’occupent du foyer. Pendant les longues absences de leurs maris, fils et frères, elles deviennent les gardiennes des traditions culturelles.
L’artisanat traditionnel local, dont la valeur va bien au-delà des seules qualités esthétiques, regorge de symboles issus de la mythologie pré-chrétienne que l’on retrouve également dans l’imagerie des chants populaires et de la poésie. Le chant a conservé toute sa signification rituelle lors de la célébration de fêtes comme la Saint-Jean (Juanipäe) le 23 juin, la Sainte-Catherine (Kadripäe) le 25 novembre et Noël (Jolud) le 24 décembre de chaque année.
Jusqu’à aujourd’hui, de nombreux éléments de la culture Kihnu, comme le costume traditionnel et l’artisanat, ont conservé leur fonction originelle : les femmes continuent de porter tous les jours la jupe à rayures et le tablier multicolore traditionnels. D’autres traditions, comme les chants, les danses et la musique, ont en partie conservé leur fonction originelle et en partie été adaptées à la situation actuelle. Mais les îles Kihnu risquent de plus en plus de perdre leur culture traditionnelle à cause de la pauvreté croissante, engendrée par les difficultés économiques actuelles, qui sévit. La construction anarchique de logements et l’intrusion des touristes représentent une menace supplémentaire pour les traditions et l’environnement naturel des îles.
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