Contrairement à ce qui est dit ce matin par la presse, il n’y a pas de difficulté dans les relations entre la France et la Lituanie. Il s’agit d’une affaire de justice. Les autorités lituaniennes compétentes nous ont fait part d’un certain nombre d’observations de caractère juridique. Nous les avons examinées. Comme l’a expliqué un communiqué du Ministère de la Justice le 6 août, nous sommes en contact suivi avec les autorités lituaniennes pour leur faire part de nos commentaires et de nos observations.
Il y a donc un dialogue suivi pour tenter de trouver une solution à cette question qui, je le souligne à nouveau, est de caractère juridique. C’est du reste dans le cadre de ce dialogue que la France a adressé le 2 août, sous la forme d’une commission rogatoire internationale, une demande d’entraide judiciaire aux autorités lituaniennes.
Je souhaiterais ajouter que, dans le cadre de la protection consulaire, les autorités lituaniennes nous ont accordé toutes les facilités que nous souhaitions et que nous leur donnons acte du traitement très satisfaisant qu’elles assurent à M. Cantat sur le plan des conditions de détention et aussi d’une autorisation permanente de visite. Nous sommes très sensibles à cette attitude.
Où en est-on d’une extradition ?
Cela fait partie de ces consultations que les autorités judiciaires gèrent en continu de part et d’autre pour entretenir le dialogue et trouver une solution.
Vous vous appuyez sur ce que la presse a écrit ce matin, mais est-ce vrai qu’il y a une convention de 1972 que la France n’a pas signée ?
Il y a effectivement une convention que la France n’a pas ratifiée, mais vous comprenez que, d’abord il s’agit de questions juridiques, qui concernent au premier chef les autorités judiciaires, en second lieu, je dirais simplement que ce n’est pas seulement une affaire de conventions. Il y a aussi une pratique d’entraide judiciaire, et tout ceci demande à être examiné encore et de manière plus approfondie.
Sur un plan moins technique, moins juridique, mais plus affectif, avez-vous le sentiment que cette affaire qui est un peu devenu une affaire de politique intérieure en Lituanie, de fierté nationale, disait un député lituanien hier, explique cette crispation de la justice, qui a eu l’air d’étonner, dans un premier temps, les autorités françaises ?
Tout ce que je peux dire, c’est que, pour nous, ce n’est pas un problème. Je ne pense pas qu’il y ait véritablement de crispation ., il n’y a pas de problème franco-lituanien. Sur la perception qu’il peut y avoir en Lituanie, il faut interroger d’abord les Lituaniens eux-mêmes. Mais il est vrai que c’est une affaire qui a généré beaucoup d’émotion sur le fond.
On se souvient du premier communiqué du ministère de la Justice de vendredi dernier, qui était optimiste quant à une possible extradition de Bertrand Cantat. Ne peut-on pas dire aujourd’hui que la France a péché par optimisme ?
Je dirais que le dialogue se poursuit et que c’est le travail des juristes de trouver une solution qui satisfera tout le monde.
Donc, vous ne dites pas, comme le procureur ce matin, qu’il ne pourra pas y avoir d’extradition avant un procès ?
Le but du dialogue, c’est justement de trouver une solution.
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